Entre la fin du XIIIe siècle et le milieu du XVIIe siècle, la Hanse apparaît comme la communauté des marchands allemands du Nord engagés dans le commerce à l'étranger et organisés pour la défense de leurs intérêts communs. Organisée pour favoriser le commerce à longue distance des marchands allemands, la Hanse est un monde marqué par la mobilité, celle des marchandises tout autant que celle des hommes. Sur la base de l'étude des archives d'entreprises lubeckoises, cet article analyse tour à tour les migrations et la mobilité, deux éléments constitutifs de l'identité hanséatique, sa culture d'entreprise comme une réponse adaptée à cette nécessité de mobilité, puis l'évolution du "système" hanséatique aux XVIe et XVIIe siècles.
Josef Breitenbach ouvre son premier studio photo en 1932. Il s'exile dès 1933 à Paris, comme beaucoup de ses compatriotes, qui cherchaient à défendre l'idée d'une meilleure Allemagne. Ce sont ces artistes, écrivains, musiciens et hommes de théâtre que Joseph Breitenbach a photographié, nous laissant un des rares témoignages de ces manifestations d'une autre Allemagne, et du travail politique et artistique des exilés allemands à Paris à cette période.
Phénomène récent, le tourisme de "résidences secondaires" est devenu une mode qui reflète l'évolution des modes de vie dans les sociétés occidentales. Quel est le statut de ces propriétaires qui partagent leur temps entre deux résidences : faut-il les considérer comme des touristes ou des migrants ? L'approche est ici centrée sur les propriétaires de résidences secondaires et leur perception de la situation. On constate qu'à leurs yeux la distinction entre tourisme et migration est très artificielle, souvent mise en rapport avec les pratiques administratives.
Pour l'auteur, l'identité française s'est en partie forgée en opposition aux images caricaturées et entrecroisées de l'Algérien et de l'Allemand. Aujourd'hui, la construction européenne a transformé cette relation triangulaire en faisant de la Méditerranée une frontière identitaire.
L'analyse d'un passé tragique, l'élaboration d'un avenir plus serein, comme les impératifs politiques entre l'Allemagne et la communauté juive d'une part, de l'établissement d'un contact entre les jeunes Etats israëliens et ouest-allemand d'autre part. Fondé sur des archives le plus souvent inédites, l'ouvrage retrace le processus de rapprochement exceptionnel entre ces deux pays, ces deux peuples que tout aurait dû séparer après le génocide. Il analyse ce qui rend possible et ce qui fait obstacle à une normalisation entre le pays qui a accueilli une partie des survivants et celui qui a décidé d'assumer l'héritage du Reich hitlérien. Si en 1956, les liens entre les deux pays ne pourront être régularisés, cette période charnière a vu, grâce à l'engagement de personnalités d'envergure, se mettre en place les arguments en faveur de l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays, dans le contexte particulier de la guerre froide.
L'enquête conduite par la Fondazione Nord-Est en octobre 1999 en Allemagne, en France, en Grande-Bretagne, en Italie et en Espagne à partir d'entretiens téléphoniques réalisés auprès d'un échantillon représentatif de 5000 personnes constitué de ressortissants de ces cinq pays avait pour objectif d'évaluer le sentiment de peur ou de bienveillance éprouvé vis-à-vis des immigrés et la fermeture ou l'ouverture à l'égard de l'immigration au seuil du XXIe siècle. Cet article dresse la carte des attitudes adoptées vis-à-vis de la population immigrée dans les cinq pays concernés, y compris en ce qui concerne la citoyenneté et le droit de vote. Si le phénomène migratoire est un sujet de préoccupation pour plus de 25 des interviewés, plus de 70 déclarent faire entièrement confiance aux immigrés communautaires. Le thème de la citoyenneté conduit à examiner l'attitude des personnes interrogées face aux droits sociaux et aux droits politiques.
L'auteur en analysant les procédures utilisées par l'Organisation internationale des réfugiés pour présider aux destinées des millions de personnes stationnées en Allemagne après-guerre évalue les enjeux de la construction bureaucratique d'une catégorie qui aboutit à la définition d'un statut, celui de « personnes déplacées ».
Entre le XIIe et le XVIIe siècle, Londre était un centre important de commerce sur le plan international. Des marchands originaires de Gascogne, de Provence, de la péninsule ibérique et d'Italie s'y étaient établis avant 1250. C'est pourquoi, à partir de 1500, une distinction avait été établie entre les "foreigners" (sujets de la couronne d'Angleterre) et les "strangers" (extérieurs au Royaume). L'article porte sur le mode de vie et sur l'économie morale de l'enclave allemande, située sur les berges du fleuve, au seuil de la Cité.
A Venise, la présence des étrangers, visible grâce à un certain nombre monuments, se dissout dans l'ensemble du corps urbain selon les mêmes critères que les habitants autochtones : le milieu professionel, les liens familiaux, la disponibilité du parc immobilier. Cependant, il a existé entre le XVIIe et le XVIIIe siècle une tendance au regroupement délibéré de certains groupes nationaux. Les Allemands se répartissent essentiellement dans une vaste zone entre San Luca et Santa Sofia ; les Grecs sont concentrés autour de l'église de San Giorgio ; les Turcs sont installés uniquement dans le palais du duc de Ferrare. Au total c'est la moitié des étrangers qui vit dans des logements contigus. Il existe en fait une relation entre la destination de l'édifice et la présence d'un noyau d'étrangers. Selon l'auteur, si les plus gros agrégats se rencontrent dans un patrimoine unique, c'est que la morphologie des maisons se prête à cette appropriation collective.
Le parallèle entre la conception ethnique de la nation allemande et l'idéologie assimilationniste de la France permet de comprendre bien des différences vécues aujourd'hui par les immigrés africains dans les deux pays
Cette étude porte sur les caractéristiques principales, la population, les activités d'un quartier bourgeois et aristocratique de Nice, Brancolar, entre 1867-1914. L'évolution de la présence étrangère et le sentiment d'appartenance de ses occupants, font l'objet d'un intérêt particulier : pourcentage d'étrangers, répartition par nationalités et socio-professionnelle de cette population composée de deux groupes - des Italiens en quête d'emploi et des Européens aisées "hivernant" à Nice, accompagnés de leur domesticité.
Rencontre avec une Berlinoise de l'Est après la chute du Mur
La présence étrangère sur la Côte d'Azur, pendant les mois d'hiver, au siècle dernier (1830-1870). A partir de témoignages rencontrés dans la littérature (récit de voyage, roman, correspondance), l'auteur dégage les traits spécifiques des relations entre les habitants du pays et les étrangers - Anglais, Allemands essentiellement - les jugements et opinions des uns sur les autres, les rapports des "hivernants" entre eux-mêmes, leur mode de vie, l'impact économique et social de ce surplus temporaire de population sur la vie locale.
Après un exode massif d'exilés et d'expulsés des anciens pays du COMECON et de l'ex-Yougoslavie au début des années cinquante, il restait environ quatre millions d'Allemands en territoires d'implantation traditionnelle ou de transfert forcé. Entre 1951 et 1988, 1.6 millions de demandes d'immigration ont été enregistrées. Ces personnes aspirent toutes au retour en Allemagne et à vivre comme des "Allemands parmi les Allemands". En 1990, après la chute de Ceausescu, on a ainsi assisté à un véritable exode. 111 150 Allemands de Roumanie ont quitté leur pays de naissance. L'auteur analyse ces flux migratoires d'Allemands en Allemagne sur le plan politique, social et juridique.